Made with racontr.com

La musicothérapie

alt

Quand la musique fait du bien

alt
alt
alt
alt
alt

Repere p2

Cliquez pour descendre

alt
alt
alt

Outil d'apprentissage, de développement, d'expression de soi, de créativité, de communication à l'autre, de prise de confiance en soi et véritable thérapie pour se sentir mieux dans sa peau et se redécouvrir, la musique possède de nombreuses vertues, qui sont parfois méconnues. En milieu hospitalier pour différentes pathologies, en thérapie pour des personnes en difficultées ou encore pour l'éveil et le développement des enfants, la musique est un art qui fait du bien. 

Il est encore tôt ce vendredi à Muret, au siège de l'association DoRéMiFaSoleil. Dans la petite structure, décorée aux couleurs de Noël, Anne Lambert, musicothérapeute et propriétaire des lieux, s'active à l'étage, dans la salle de musique, pour préparer son atelier musical. Ici, elle reçoit des enfants seuls, ou avec leurs parents, dans le cadre de séances de développement de l'enfant par la musique et le jeu musical. Dans la grande pièce, des instruments de musique en tous genres sont rangés dans tous les coins : du piano au gros xylophone en passant par le tambourin, des triangles de toutes les tailles, des flûtes, ou encore des clochettes, quelques maracas, des cymbales et autres petites percussions. En réfléchissant à haute voix, Anne Lambert en choisi quelques uns, qu'elle range précautionneusement dans un grand panier. Dans quelques minutes, elle animera un atelier musical avec des enfants et leurs parents. " L'atelier parent-enfant aujourd'hui, c'est une approche globale de la musique, à travers la relation parent-enfant, où l'on va utiliser les éléments de la musique pour travailler sur l'écoute, la concentration, le langage, avec des contines, la conscience corporelle, avec des jeux musicaux autour de mouvements, la motricité fine avec l'utilisation de petites percussions", explique-t-elle, tout en étalent sept petits tapis colorés en cercle sur le sol. Anne Lambert adapte également ce même travail avec des enfants venant d'Institut Médico-Educatif (IME), du Centre d'Action Médico-Social Précoce (CAMSP), de Toulouse, où dans le cadre d'un atelier "musique en famille", avec des enfants autistes et leur famille. "Parfois, ces enfants, de part leur comportement, ont du mal à s'intégrer dans un groupe, et nous travaillons donc aussi avec eux sur l'écoute, la concentration, la relation à l'autre, la communication."

alt

Utiliser les éléments de la musique pour travailler sur l'écoute, la concentration, le langage, la conscience corporelle, la motricité fine

alt
alt
alt
alt

repère p3

La musicothérapie : ouvrir un espace de communication et de relation différent


Alors qu'Anne finit de préparer la salle de musique pour accueillir parents et enfants, celle-ci insiste sur la dimension de découverte, d'expérimentation pour l'enfant, et un espace de rencontre, d'échange, de convivialité pour les parents. " On ne fait pas de la musique pour faire de la musique. La musicothérapie, c'est ouvrir un espace de communication différent et une conscience de la relation, ainsi qu'amener un potentiel d'expression et de créativité ". Et même les parents y trouvent leur compte " Pour les parents, c'est aussi prendre un temps différent de la maison, différent de l'école, différent de la structure hospitalière, on prend vraiment la musique comme outil de relation avec son enfant. Par exemple, pour les parents d'enfants porteurs de handicap, ils ont tendance à focaliser sur la différence, à percevoir l'enfant par son handicap.". Anne se souvient de Baptiste, un jeune autiste qu'elle suit régulièrement depuis de nombreuses années. Un enfant très énergique et plein de colère que la musicothérapie a réussi à canaliser au fil des ateliers, par la perception des axes corporels. " Le papa regardait son fils d'un air émerveillé. Le handicap est là, bien sûr, et il faudra vivre avec. Mais les parents regardent maintenant leur enfant comme il est réellement, et non plus à travers son handicap.". Une relation différente avec leur enfant, ou tout simplement un moment convivial, où les enfants jouent entre eux, où des échanges se font entre les parents et où l'on peut tout simplement  prendre du temps tranquillement en famille, loin des tracas du quotidien.    

alt

Il est 9h30 et les premiers enfants, accompagnés de leur parent commencent à arriver. Au rez-de-chaussée, dans la "salle d'attente", une fillette aux cheveux blonds et bouclés, blottie dans les bras de sa grand-mère, ne semble pas encore très réveillée. L'atelier peut commencer. Pourtant, seule Anne monte à l'étage, dans la salle de musique. Les enfants et les parents continuent de patienter au rez-de-chaussée. Quelques instants plus tard, une douce mélodie jouée à la flûte se fait entendre, et enfants et parents commencent à se déchausser, et montent à l'étage. Je comprends alors que cela doit être un genre de rituel : habituer les enfants à monter seulement au son de la flûte. 

alt

Avec la musicothérapie, les parents ne voient plus seulement leur enfant à travers leur handicap, mais comme il est réellement

alt
alt
alt

Repère p4

Une fois tout le monde dans la salle de musique, et toujours au son de la flûte, chaque parent et les enfants prennent place sur l'un des tapis préparés par Anne, de manière à former un cercle. La séance peut débuter, malgré quelques retardataires. Les enfants, sur les genoux de leur maman (ou grand-mère), et guidés par Anne, commencent à entonner des comptines, tout en se passant une petite balle sonore. Le but : entendre un son, donner un son. Certains, trop heureux d'avoir leur balle rien que pour eux, sont réticents à la passer à leur voisin, mais c'est sans compter sur les mamans et sur Anne qui les rappellent à l'ordre : les règes sont les règles ! La comptine est répétée plusieurs fois, tantôt en chantant très fort, tantôt en chuchotant, l'objectif étant de leur transmettre la notion du fort et du faible, de canaliser leur énergie et leurs émotions. Comptine suivante, cette fois, la mission est d'allier le geste à la parole, toujours guidé par Anne, qui va associer des gestes de la main aux paroles de la chanson. Les enfants, aidés par leur parent, tentent de faire de même. Ici, le but est de développer la conscience du mouvement corporel de l'enfant, et ses possibilités de motricité fine. Les parents se prêtent volontier au jeu, et une autre comptine démarre, avec cette fois, un jeu de balancier, en se donnant la main. Anne prépare alors différentes cartes de couleurs et les étale au milieu du cercle formé par les enfants. Après que les enfants ont récité le nom des couleurs, Anne entonne une comptine de Noël, faisant référence aux couleurs posées sur le sol, tout en répétant quelques gestes avec sa main. Une manière aussi de développer la motricité des enfants.  

Les enfants semblent apprécier de jouer avec les couleurs, et nous voilà reparti pour une autre petite comptine. Et ça y est, les premiers instruments commencent à faire leur apparition ! Anne s'empare d'une petite boîte dans laquelle se trouve un grelot et une petite clochette. Elle montre d'abord l'exemple : lorsque les paroles de la chanson mentionnent le grelot, on doit secouer le grelot en rythme. Lorsqu'elle mentionne la clochette, l'enfant doit secouer la clochette, puis à la fin, les deux en même temps. Chacun leur tour, les enfants essaient l'excercice, avec plus ou moins de réussite. Là aussi, le but est simple : travailler la coordination, les gestes liés aux paroles. Toute une prise de conscience corporelle doit s'excercer, le tout, partagé avec les parents. 

alt
alt
alt
alt

Repère p5

alt

Un moment d'expérimentation et de découverte

L'heure est maintenant venue pour les enfants d'utiliser les instruments de musique à leur disposition en toute autonomie. Pour cela, Anne leur présente son panier, rempli d'une bonne quinzaine de petits instruments à vent et percussions. Chacun à son tour, elle les sort du panier et les montre aux yeux grands ouverts des enfants. Elle leur fait une démonstration,  puis leur fait répéter le nom de l'instrument et le pose au centre du cercle. Une fois tous les instruments passés en revue, les enfants sont désormais libres de vagabonder dans la grande pièce, de toucher à tout : taper sur les tambourains, souffler dans les flûtes, jouer du carillon, découvrir les cymbales et les xylophones de différentes tailles. Visiblement, cela doit être la partie de l'atelier qu'ils préfèrent. Les enfants n'hésitent pas à s'emparer des instruments, et même à se les disputer. Une petite fille semble rechigner à donner sa petite percussion à son camarade, et se met légèrement en colère. "Cette partie est très intéressante pour moi", me souffle Anne. "On voit tout ce qui a été préparé au niveau du touché, du développement corporel lors des excercices des comptines pendant toutes les séances que l'on a déjà réalisées ensemble. L'enfant ne va plus toucher l'instrument de la même façon au fil des séances. Petit à petit, ils prennent conscience de la main, du geste. Et pour moi, cela me permet d'adapter mes prochaines séances en fonction de ce que j'observe, pour qu'il y ait encore une évolution. Par exemple pour cette petite fille, la prochaine fois, nous travaillerons sur les émotions, et notamment la colère", explique-t-elle en désignant la fillette, qui venait de faire un petit caprice. Les enfants sont donc en pleine

alt

expérimentation, et découverte de leur propre créativité. Une fillette vient de s'emparer du gros xylophone au centre de la pièce, et s'amuse en duel avec sa petite camarade, sur un xylophone de plus petite taille, en face. Un autre un peu plus loin tape très fort sur une grosse cymbale, au point de casser les oreilles à sa maman. "Ils n'ont pas encore la notion du son fort et faible. C'est ce que l'on va travailler les prochaines fois. La canalisation de l'énergie", explique Anne. Un peu plus loin, deux mamans s'entraident pour expliquer à un petit garçon comment souffler, dans un petit instrument à vent, au son distendu. Parents et enfants s'amusent ensemble sur les instruments. Anne observe de très près les actions des enfants, comme des parents, et s'autorise elle aussi, à jouer avec les enfants, à expliquer comment taper sur un tambourain, ou encore comment jouer avec le carillon.  

alt

L'enfant ne va plus toucher l'instrument de la même façon au fil des séances

alt
alt
alt
alt
alt

Repère p6

Certains instruments attirent plus que les autres les oreilles des enfants. Avec sa maman, un petit garçon s'amuse avec un petit instrument à vent qui imite à merveille le bruit du train. A côté de lui, son petit camarade fait de même avec un autre instrument dont le son est semblable à celui du cri des oiseaux. Un quart d'heure de convivialité et de créativité où la relation entre les enfants et leur parent s'excerce à merveille. Des rires et des sourire se dessinent sur le visage des enfants, comme des parents, au plus grand bonheur d'Anne, qui semble prendre beaucoup de plaisir à observer tout le monde. Mais ce temps libre avec les instruments touche à sa fin. Anne demande alors aux enfants de ranger les instruments dans le panier, et de rouler les tapis, toujours étalés sur le sol. Les enfants s'exécutent, épaulés par leur parent, et en l'espace de quelques minutes, la salle de musique est entièrement dégagée. Anne demande alors de former une ronde, et entame alors une petite chanson, où chacun se déplace en rythme, main dans la main. Suite à cela, Anne se munie d'un tambour et chante une deuxième comptine. L'idée pour les enfants et les parents est de se déplacer librement dans la pièce en chantant, au fil de la musique et de la voix d'Anne. Un moment de relâchement après les efforts. Les volumes sonores varient selon les ordres de l'animatrice, tantôt fort, tantôt modéré. L'excercice est répété ensuite, sur la même comptine, mais cette fois, les parents doivent se déplacer, avec les enfants dans leurs bras.

Une façon encore d'approfondir la relation entre l'enfant et le parent, au son de la musique. Et malgré le son du tambour d'Anne, un petit garçon commence à s'endormir dans les bras de sa maman. Et pour clôturer en beauté cet atelier, parents et enfants sont invités à venir s'asseoir en rond au centre de la pièce. Anne leur distribue alors les paroles d'une chanson, qu'ils vont interpréter tous ensemble. L'animatrice prend sa flûte, et commence à jouer une douce mélodie, qui rentre facilement en tête. Les enfants entonnent la mélodie au son de "Lalala", et chantent des paroles simples, répétées à l'infini par Anne. A la fin de l'interprétation, tout le monde s'applaudit, et un petit garçon ne semble pas vraiment vouloir s'arrêter de chanter, et continue la mélodie seul. La séance peut prendre fin. Ravi, tout le monde se dit aurevoir, et quitte la salle de musique un par un. Une maman et son fils restent au rez-de-chaussée pour boire un verre de jus d'orange, et manger une clémentine. Un moment convivial jusqu'à la fin, qui symbolise bien les bienfaits de la musique sur les enfants, comme sur les parents. Une bonne manière pour canaliser l'énergie des plus petits, et de favoriser l'apprentissage. 

alt
alt
alt
alt
alt

Repère p7

La musique, outil de médiation entre le patient et la thérapie

La musique pour apaiser, reprendre confiance en soi, se détendre, se sentir mieux dans sa peau par la redécouverte de sa propre créativité, c’est aussi le but de la musicothérapie et de l’art thérapie. 

alt

En plein centre-ville de Toulouse, Anne-Florence Viala, chanteuse, musicienne, professeur de chant, mais surtout musicothérapeute, accueille ses patients et dispense ses séances dans son propre appartement. Une petite pièce sombre, bien que l’on soit en plein jour, éclairée seulement par quelques bougies au parfum d’encens. Tout est calme, et l’ambiance y est apaisante. Sur les étagères, près de la chaîne Hi-Fi sont rangés divers instruments de musique, des petites percussions, xylophones, flûtes, tambourins et autres petits outils sonores. Un grand piano prend les deux tiers de la petite pièce, et autour de lui deux divans mis à disposition des patients. Ici, Anne-Florence reçoit des personnes de tout âge, aussi bien des enfants, que des adultes ou des personnes âgées, avec, ou non, des pathologies psychiatriques. Pour elle, la musique est un outil de travail au sein de la relation thérapeutique. « Il s’agit d’aider, de porter un soin, d’être à l’écoute et d’accompagner une personne pour l’amener toujours vers un mieux-être. », explique-t-elle. 

alt
alt

Il s'agit d'aider, de porter un soin, d'être à l'écoute, d'accompagner une personne pour l'amener vers un mieux-être

Travaillant avec plusieurs méthodes : la musicothérapie réceptive, la musicothérapie active, et le montage musical pour la détente et la relaxation, elle les adapte en fonction des besoins de chacun, déterminés au préalable au cours d’un entretien individuel. Par le biais de cet outil qu’est la musique, le patient va être amené à verbaliser son ressenti par rapport à une mélodie. A la manière d’une consultation chez le psychologue, le patient fait part à son thérapeute de ce que la musique lui fait ressentir, et le musicothérapeute peut ainsi analyser ces réactions et avoir une idée du « vécu » du patient pour pouvoir l’accompagner à transformer son rapport à lui-même. C’est ce que l’on appelle la musicothérapie réceptive. 

alt
alt

Cliquez sur le bouton play pour entendre les explications d'Anne-Florence

alt
alt
alt
alt

Repère p8

Mettre en valeur les capacités du patient et à partir de là, le tirer vers le haut. C’est le but d’Anne-Florence Viala et des musicothérapeutes en général. La plupart de ses patients souffre d’un manque de confiance en eux ou vive un moment difficile dans leur vie, et ont besoin d’être aidés et accompagnés. Pour cela, Anne-Florence utilise également la musicothérapie active, c’est-à-dire la création musicale, au service de la mise en valeur des capacités du patient, de l’expression de soi, et de la créativité. 

alt
alt

Découvrez la musicothérapie active

alt

A la fois chanteuse lyrique et professeur de chant, Anne-Florence travaille surtout la musicothérapie par le chant. « Je coache les personnes pour les aider à mieux maîtriser leur voix parlée, à partir de la voix chantée. », indique-t-elle. « C’est un travail double : à la fois de technique vocale mais aussi thérapeutique, puisqu’il s’agit d’adapter les techniques de la musicothérapie pour amener les personnes à faire un chemin sur elles-mêmes, en vue d’une réorganisation de la personnalité, d’une rassurance et d’une gestion des émotions ». 

Pareillement, pour une approche plus relaxante de la musicothérapie, la musicothérapeute utilise également la troisième méthode de la musicothérapie, à savoir le montage musical. Un ensemble de paramètres musicaux qui vont permettre au musicothérapeute d’analyser le comportement du patient face à une musique, et d’adapter celle-ci de manière à détendre au maximum la personne. 

Découvrez la méthode du montage musical

alt
alt
alt

Amener les personnes à faire un chemin sur elles-mêmes, en vue d'une gestion des émotions

alt
alt
alt
alt
alt

Repère p9

Malgré ce que l’on pourrait penser, Anne-Florence Viala tient à préciser qu’un musicothérapeute «n’est pas un psychologue». Elle qui a fait des études de musicothérapie à l’université de Montpellier et dont la mère est elle-même psychologue, précise tout de même qu’il y a des facteurs communs avec la psychologie. « Nous avons des compétences en psychiatrie, en psychologie, en développement de l’enfant, en psycho-acoustique, beaucoup de choses liées à la psychologie. Mais le musicothérapeute n’est pas formé pour travailler de la même manière qu’un psychologue. Par contre, nous sommes une sorte de psychothérapeute, il y a toujours une relation psychothérapeutique entre le musicothérapeute et le patient, une relation tripartite même, entre le musicothérapeute, le patient, et la musique. », explique-t-elle. De même qu’elle tient à préciser que la musique ne fait pas « toujours du bien ». « Elle peut même être nocive, si elle n’est pas verbalisée. L’important dans la musicothérapie, ce n’est pas tant d’écouter de la musique, mais c’est de verbaliser les émotions que l’on y associe, qu’elles soient bonne ou mauvaise, pour permettre le patient d’avancer. Le but est toujours de mettre le doigt sur les capacités de la personne, et de l’aider à aller mieux ».   

alt

La musique s'invite aussi en milieu hospitalier

Anne-Florence Viala travaille à son compte, en profession libérale. Elle reçoit ses patients chez elle, et se déplace aussi parfois à domicile. Mais la jeune femme n’a pas toujours exercé sa profession de cette manière. La musicothérapeute a également été amenée à travailler dans un cadre hospitalier, et notamment au bloc opératoire de l’hôpital des enfants à Purpan. Là-bas, elle réceptionnait les enfants qui arrivaient au bloc. « Ces enfants sont forcément dans un état très anxieux, voire pleurant. Ils viennent de quitter leurs parents, et ils entrent dans un monde nouveau, avec des gens qu’ils ne connaissent pas. Un monde sonore aussi totalement différent, avec des bruits inquiétants. », décrit-elle. Munie de petits instruments et de sa propre voix, Anne-Florence tentait d’amener l’enfant à se détendre avec la musique, avant de passer à l’opération. « Avec notamment des petites percussions, le but était d’amener l’enfant dans un monde plein de créativité, où il pouvait trouver de la joie, du bonheur de créer quelque chose avec l’instrument qui lui plaît, être fier de lui », explique Anne-Florence. Un moyen également pour l’enfant de communiquer plus facilement avec les adultes qui l’entourent dans le bloc opératoire. « Ce sont ensuite des relais qui se passent. Parfois même des anesthésistes venaient jouer avec l’enfant sur un xylophone. Cela permettait de créer ces relais de confiance, entre l’enfant et les adultes ». La musicothérapeute était également présente lors du retour de l’enfant de la salle d’opération, et utilisait la méthode du montage musical, pour induire un relâchement, une relaxation optimale.  

alt
alt
alt
alt

Repère p10

La jeune femme regrette cependant  de ne pas avoir pu s’occuper de tous les enfants en partance pour le bloc. « J’essayais d’évaluer ceux qui en avaient le plus besoin. Malheureusement la musicothérapie au bloc opératoire est quelque chose de très rare, mais il faut l’encourager, même s’il n’y a pas d’argent pour. Avec les enfants, les résultats sont très bon », affirme-t-elle avec une pointe de regret. 

Anne-Florence se déplace également dans les structures spécialisés et les EHPAD. En effet, la musicothérapie est souvent utilisée et bénéfique pour des personnes notamment atteintes d’autisme, ou de la maladie d’Alzheimer. La musique, qui se connecte à la partie non-verbale du cerveau, peut  effectivement être un traitement pour les patients qui souffrent de difficultés à communiquer comme l’autisme. Elle peut également améliorer les compétences sociales et comportementales du patient autiste, tout comme les malades d’Alzheimer. « En fait, pour Alzheimer, c’est souvent la mémoire à court terme qui ne fonctionne pas. Mais ces personnes-là se souviennent parfaitement de leur jeunesse par exemple. Leur mémoire à long terme est intacte. C’est pourquoi il est possible de stimuler cette mémoire avec la musique. En leur faisant écouter une musique qu’elles aimaient beaucoup quand elles étaient jeunes, ou une mélodie qui va leur faire venir des images, leur remémorer certains moments de leur vie. Tout cela va induire un certain plaisir, un bonheur chez ces personnes », explique Anne-Florence. 


alt

Il est possible de stimuler la mémoire des personnes atteintes d'Alzheimer avec la musique

alt
alt

Un bonheur indispensable pour des patients que l’on dit bien souvent « inutiles » ou « plus bons à rien ». « En les faisant aussi jouer sur des instruments, en stimulant leur créativité, on va leur montrer qu’elles sont encore capables de faire quelque chose », précise-t-elle.                    

alt
alt
alt
alt

Repère p 11

Pour tout type de personne, de tout âge, malade ou non, la musique exerce un pouvoir bénéfique, quand elle est maîtrisée, analysée et verbalisée par la personne. Elle agit comme un lien dans la thérapie, entre le patient et le thérapeute. Ecoutée ou jouée, la musique fait du bien. Elle nous permet de grandir, de communiquer, nous détend, nous redonne confiance en nous, nous permet d’exprimer des émotions et de nous redécouvrir. Elle agit comme un langage universel, un art, qui nous permet toujours d’avancer et de nous dévoiler.    

alt

La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots

alt

- Richard Wagner